Les avocats se cachent pour mourir
PROFESSION 29 janv. 2021

Les avocats se cachent pour mourir


J'avais déjà pu écrire une chronique il y a plusieurs années pour souligner les difficultés financières que connaissaient de nombreux confrères qui maitrisaient mal la gestion de leurs cabinets et qui devaient ainsi affronter des fins de mois difficiles faute d'avoir constitué une trésorerie suffisante. Ce fut d'ailleurs, au sein de l'ANAAFA désormais ANAFAGC, le signal du lancement des formations pour mieux gérer notre activité et l'ensemble de nos réflexions pour déterminer une politique de l'honoraire.

Par Gérard SABATER, Avocat honoraire au Barreau de Draguignan, Président d’Honneur
| Maître n°253,  1er  trimestre 2021

 

2020 vient de rappeler que notre profession libérale pour l'essentiel des avocats traverse une période difficile liée à la pandémie et au confinement commencé en mars et qui se poursuit de manière hiératique.

Certes, je n'entends pas contester les mesures sanitaires, mais cette crise sociale et économique frappe durement l'ensemble de  la profession et plus encore nos jeunes confrères.

Le ministère de la Justice a accéléré l'isolement des avocats en les coupant d'un accès pourtant nécessaire aux juridictions. Il suffit de parcourir les boucles réservées à notre profession sur les réseaux sociaux pour mesurer l'angoisse devant les mesures sanitaires imposées, limitant la présence des avocats au contentieux pénal, souvent dans un secteur assisté déjà source d'une contraction des indemnités allouées dans le cadre de l'AJ.

Dans les autres secteurs du judiciaire, la stratégie des renvois décale le paiement des honoraires bien que le travail soit réalisé en amont des plaidoiries. Après les grèves de fin d'année 2019, les retards se sont accumulés et l'activité judiciaire a été bouleversée.

Notre profession s'est retrouvée prise en otage par une absence de directives nationales devant permettre à l'ensemble des juridictions de faire face. Chaque chef de cour a appliqué sa propre stratégie. Certaines juridictions en liaison avec les Ordres ont tenté de maintenir une activité pour éviter un effondrement du système judiciaire, déjà défaillant, faute de ressources humaines et matérielles.

La pénurie déjà dénoncée s'est aggravée. La Commission européenne pour l'efficacité de la justice du Conseil de l'Europe (la CEPEJ) dans son dernier apport du 22 octobre 2020 note que la justice française est dotée d'un budget inférieur à la moyenne européenne : 0,20 % du PIB (produit intérieur brut).Nous sommes bon dernier de tous nos voisins européens.

 

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